Avec nos envoyés spéciaux, Guilhem Delteil et Bertrand Haeckler, avec Nour Salam
Au deuxième étage d’un bâtiment vétuste, Wahib Hmaïdan reçoit dans un grand bureau. L’homme a son manteau sur le dos car le froid pénètre dans le bâtiment. Cet ancien militant anti-Assad est devenu le maire de Jaramana, une commune de la banlieue de Damas, le 26 décembre.
« Le conseil local a démissionné, tout comme les membres du bureau exécutif. La société civile a proposé quelques noms. Il n’y a pas eu d’élections et cela a été approuvé par les hautes autorités compétentes. C’est temporaire : le but était de combler la vacance. Parce qu’il y a des services qui ne peuvent pas attendre », explique-t-il.
« Toutes les rues ont besoin d’être refaites »
Dans une Syrie à reconstruire, la tâche est grande, assure Wahib Hmaïdan. « C’est vrai qu’à Jaramana, il n’y a pas eu de destruction comme dans d’autres villages. Mais en termes de services, la ville a souffert. Toutes les rues ont besoin d’être refaites. Le pays est très fatigué. Actuellement, nous essayons petit à petit de remettre en place les services de base », précise-t-il. Wahib Hmaïdan plaide pour donner du temps aux nouvelles autorités.
Au pied de la mairie, un bâtiment administratif qui accueillait les habitants pour leurs démarches d’état civil ou l’enregistrement de contrats a fermé. Le centre ne peut désormais plus effectuer une partie de ses tâches, explique Oula Mallak, sa directrice. « Le lendemain de la libération, la liaison avec les Affaires civiles a été coupée et depuis, nous n’avons pas pu recommencer à fournir ces services bien qu’ils soient très importants pour la population, surtout dans un tel moment de tourmente. Les gens viennent de toute la Syrie pour faire ces démarches au centre administratif de Damas », constate-t-elle. Actuellement en Syrie en effet, seule l’administration centrale est en mesure d’enregistrer les naissances, les mariages et les décès.
RFI