<< Cette technique est révolutionnaire >>, s’extasie Eugénie. En fait de technique, le don d’ovocytes consiste, pour une femme ménopausée, à recevoir les ovocytes ou ovules d’une donneuse anonyme afin de pouvoir procréer. Ces ovules seront fécondés avec le sperme du mari et implantés aussitôt dans l’utérus de la femme receveuse. A 51 ans, Eugénie a eu recours à cette méthode pour enfanter. Pour la dame, fonctionnaire dans une Ong de la place et toujours pas mère, cette méthode était la seule alternative. << Pendant prés de 30 ans, je n’avais de vie que pour ma carrière. Je me suis donnée à fond dans mon travail sans compter.>> Les années passent. A 40 ans, Eugénie se décide enfin à se poser et à fonder une famille. Elle croise le chemin de Paul. Tous deux quarantenaire et désireux de se caser, le mariage est scellé au bout d’un an. Mais le bébé tant attendu tarde à pointer le bout de son nez. Les multiples consultations et les traitements n’y feront rien. Epuisée, à bout de souffle, Eugénie confie son désespoir à son médecin traitant. << Mon époux tenait tellement à avoir un enfant que j’étais désespérée. An plus, étant l’aîné d’une famille trés conservatrice, cette dernière l’enquiquinait pour des questions d’héritiers. Pour ma part, j’étais sous la menace continuelle d’une co-épouse. Il me fallait donner un héritier à mon mari pour ne pas ruiner mon ménage. Comme au Sénégal, je ne cainaissais que la Fiv comme méthode de procréation médicalement assistées, je ne voyais pas un autre recours.>> Son médecin lui tendra une perche. Un jour de consultation, l’homme de l’art lui explique que le don d’ovocytes se présente comme une alternative pour les femmes ménopausées. Son cas à elle. Eugénie adhère avec le soutien de son mari. << Sa réaction m’a beaucoup surprise. Je m’attendais à un refus, mais il a adhéré dès le début et m’a toujours accompagnée dans ce processus, car autant que moi, il tenait à avoir un héritier.>> Et à sauver leur couple. Le couple Thiam entame la procédure qui lui coûtera 2.500.000 Fcfa. Et au bout de deux ans de stress, d’angoisse et de déception, le miracle survient. << Ce n’était pas évident à mon âge de supporter une grossesse. J’ai effectué toute la procédure et l’ovocyte, une fois fécondé avec le sperme de mon mari, a été implanté dans mon utérus au bout de 5 jours.>> Aprés un premier échec, la deuxième tentative sera la bonne. Les tests effectués au bout de 15 jours prouvent que l’opération a été une réussite. Eugénie est bien enceinte. Le bonheur, mais au bout de deux mois, Eugénie se sent mal, gonflée, nauséeuse et fatiguée. Et craint même de rencontrer des complications. Pour la rassurer, son médecin l’invite à faire une échographie de contrôle au bout de trois mois. << Le médecin regardait le moniteur en passant la sonde sur mon ventre quand soudain, il me dit : « Vous êtes en parfaite santé, mais regardez ça ! » J’ai la tête vers l’écran et j’ai pu voir pas un mais deux bébés qui se développaient dans mon ventre. J’ai demandé : « Ce sont les miens? » J’ai pleuré par ce que je n’aurais jamais pensé que ça m’arriverait ! J’étais enceinte de trois enceinte de trois mois et démi de jumeaux ! J’étais heureuse, mais j’avais tellement peur.>> De retour à la maison, Eugénie retrouve son mari, rongé par l’angoisse d’une mauvaise nouvelle. << J’ai murmuré : « tout va bien. J’ai deux bébés dans le ventre ! » Il a juré tout ce qu’il pouvait, il était fou de joie.>> Quelques mois de grossesse aprés, Eugénie donnait naissance à des jumeaux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici