L’ouverture du barrage anti-sel de Diama serait à l’origine du phénomène des bancs de poissons échouant massivement sur la langue du Gandiol, près de Saint-Louis, indique une mission de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches.

« Cet événement a entrainé une variation du PH de l’eau, l’a rendant basique », explique cette mission dont les conclusions ont été résumées dans un communiqué parcouru par l’APS.

La présence considérable de particules en suspension n’a fait qu’aggraver la situation pour ces espèces, ajoute la mission dirigée par l’ingénieur des pêches Mamadou Lamine Diop, par ailleurs chef du bureau de coordination des inspections au Parc national de la langue de Barbarie, à Saint-Louis.

« Il ressort de cette mission que les images relayées au niveau des médias et de la presse datent du dimanche 1er mai 2022 et ont ainsi été réutilisées à des fins malencontreuses en faisant croire que ce phénomène s’était reproduit à nouveau », souligne le communiqué.

Il signale que « tous les services régionaux compétents se sont déplacés sur les lieux pour des besoins de constat et de prélèvement. » 

« Le capitaine Gomis, conservateur du Parc national de la langue de Barbarie, qui a reçu la mission, a dit qu’il s’agissait d’un phénomène naturel qui arrive chaque année, bien que cette fois-ci la quantité de poissons juvéniles mort était plus élevée que d’habitude », poursuit-il.

Il a déclaré avoir constaté, à la veille de ce phénomène, un changement de la couleur de l’eau du fleuve, situation qui, selon lui, serait due à l’ouverture du barrage de Diama.

« Les bancs de poissons morts sur les plages de la commune de Ndiébène-Gandiol sont principalement constitués de mulet (mugil cephalus). Les familles et les espèces aquatiques ont toutes des besoins spécifiques et variés en termes de qualité physico-chimique de l’eau », précise-t-il.

Le mulet (mugil cephalus), rappelle le capitaine Gomis, est une espèce très exigeante en termes de qualité physico-chimique de l’eau, « un changement brutal du PH ou de la teneur en oxyde » étant « susceptible d’entrainer une mortalité certaine des juvéniles ».

La présence de boue dans les bronchites (systèmes respiratoire des poissons) a été décelée par les techniciens qui ont procédé à la dissection de quelques individus.

Ces informations contredisent l’hypothèse de la présence de produits toxiques dangereux pour les populations riveraines, conclut la mission.

Cette éventualité aurait forcément entrainé des cas de mortalité de deux espèces d’oiseaux : les mouettes à tête grise et les goélands rayées, dont le mulet constitue l’alimentation préférentielle principale.

Ce qui n’est pas le cas, car « (…) depuis le signalement de ce phénomène jusqu’à ce jour (soit une semaine), aucun cas de mortalité de ces deux espèces d’oiseau n’a été indiqué », fait valoir le communiqué. 

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