Vladimir Poutine a affirmé, jeudi 19 juin, que le réarmement de l’Otan n’était pas une « menace » pour la Russie, car son pays a, selon lui, les « capacités de défense » nécessaires pour y faire face.
L’Alliance atlantique, qui doit se réunir en sommet la semaine prochaine à La Haye (Pays-Bas), pousse ses membres à accroître leurs dépenses de sécurité, dans le contexte brûlant du conflit en Ukraine, déclenchée par l’assaut russe de 2022 contre son voisin.
Mais, selon Vladimir Poutine, « nous ne considérons aucun réarmement de l’Otan comme une menace pour la Fédération de Russie, car nous sommes autosuffisants en matière de sécurité ». « Nous améliorons constamment nos forces armées et nos capacités de défense », a-t-il encore affirmé lors d’un échange avec des représentants d’agences de presse étrangères, à Saint-Pétersbourg.
« Nous contrerons toutes les menaces »
Une augmentation des dépenses des pays membres de l’Otan à 5% de leur PIB créerait des défis « spécifiques » pour la Russie, a admis Vladimir Poutine, jugeant toutefois que cette hausse des dépenses n’avait « aucun sens » pour les membres de l’Alliance eux-mêmes. « Nous contrerons toutes les menaces qui se dresseront. Cela ne fait aucun doute », a-t-il lancé.
Le chef de l’État russe présente l’offensive russe à grande échelle lancée en Ukraine en 2022 comme faisant partie d’un conflit plus large entre la Russie et l’Otan, qu’il considère comme une menace « existentielle » aux frontières de son pays.
Dans le cadre des discussions de paix sur l’Ukraine, il souhaite ainsi discuter – notamment avec le dirigeant américain Donald Trump – de l’architecture sécuritaire sur le Vieux Continent. Kiev, de son côté, cherche à obtenir des garanties de sécurité de l’Alliance atlantique dans la perspective de tout accord visant à mettre fin aux combats. À ce stade, les pourparlers de paix entre les deux belligérants, engagés sous la pression de Donald Trump, sont bloqués, ceux-ci campant sur leurs positions, très éloignées.
La Russie a rejeté la trêve « inconditionnelle » voulue par l’Ukraine, qui a pour sa part qualifié d’« ultimatums » les exigences russes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé Vladimir Poutine à se rencontrer en personne pour trouver une issue au conflit, une option rejetée par le président russe, tout comme les demandes de Kiev pour un cessez-le-feu inconditionnel.
Poutine prêt « à rencontrer tout le monde, même Zelensky »
Jeudi, celui-ci a dit être ouvert à un tel sommet, mais uniquement dans le cadre de la « dernière étape » des négociations. « Je suis même prêt à rencontrer (M. Zelensky), mais seulement si c’est la dernière étape » des pourparlers, a affirmé le président russe. Il a toutefois de nouveau mis en doute la légitimité du dirigeant ukrainien, dont le mandat présidentiel a officiellement expiré en mai 2024. Kiev n’a pas pu organiser d’élection présidentielle du fait de l’assaut russe et la mise en place de la loi martiale.
« Je suis prêt à rencontrer tout le monde, même Zelensky. Là n’est pas la question. Si l’État ukrainien fait confiance à une personne en particulier pour mener des négociations, mon Dieu, cela peut être Zelensky », a dit le chef de l’État russe lors de cette table ronde. « Peu importe qui négocie, même si c’est le chef actuel du régime », a-t-il abondé.
RFI