Au Kazakhstan, les manifestations, qui durent depuis dimanche 2 janvier, prennent encore plus d’ampleur ce mercredi. Et ce, malgré la décision du président Kassym-Jomart Tokaïev de limoger le gouvernement et surtout de satisfaire la demande des protestataires de réduire le prix du gaz naturel compressé, dont le prix avait doublé au 1er janvier. Mais rien n’y fait, la protestation s’étend dans tout le pays, exprime des demandes politiques et devient plus violente.

La Russie appelle au « dialogue », et pas aux « émeutes » dans cette ex-république soviétique. Car dès ce mercredi matin, les Kazakhstanais se sont rassemblés sur les places des grandes villes du pays malgré le recul du gouvernement. Et ce, après une nuit tendue un peu partout, comme à Almaty la capitale économique, ou Aktau, dans l’ouest pétrolier, sur les bords de la mer Caspienne.

Très vite, des foules de plusieurs milliers de personnes ont assiégé les akimat, les sièges de gouvernements locaux, nommés par le pouvoir central. Cela a été le cas à Aktobé, ville pétrolière de l’ouest du Kazakhstan, et à Almaty, capitale économique du pays.

Dans d’autres villes comme Aktau, Atyrau, Chymket, les forces de l’ordre ont défendu ces bâtiments avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. 

Ces scènes sont tout à fait inhabituelles dans cette ex-république soviétique très autoritaire de 18 millions d’habitants, d’autant que le président Tokaïev y a déclaré hier, mardi 4 janvier, l’état d’urgence et un couvre-feu.

Dans le viseur des protestataires: l’ancien président Nazarbaïev

C’est le pouvoir qui est visé, notamment celui de l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev, qui dirige toujours le pays à la tête du Conseil de sécurité nationale. Kassym-Jomart Tokaïev lui a succédé en mars 2019, mais l’ancien président a gardé de larges pouvoirs en modifiant la Constitution, en s’octroyant le titre de « Leader de la nation » et en devenant chef d’un conseil de sécurité renforcé.

Tout ce mardi, à travers le Kazakhstan, les manifestants ont crié en chœur : « Shal, ket ! » (« Vieil homme, va-t-en ! »).

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