Retrait de plusieurs sociétés publiques du champ des marchés publics. Voilà ce que va instaurer un décret présidentiel. Ce qui ne rassure pas du tout du côté de certains observateurs.

Dans le rapport de présentation du projet de décret, Abdoulaye Daouda Diallo a évoqué le rôle stratégique du secteur de l’énergie dont l’un des objectifs est de garantir un accès large et fiable à une énergie de qualité à bon marché.

Ledit secteur qui embrasse notamment le pétrole, le gaz et l’électricité s’appuie sur des sociétés publiques comme la SENELEC, Petrosen Holding et ses filiales, Petrosen Exploration & Production et Petrosen Trading & Services SA, la Société Africaine de Raffinage, Réseau gazier du Sénégal et l’Institut national du Pétrole et du Gaz, indique-t-il.

Ces entreprises, selon le ministre, ont un besoin constant en équipement et services pointus à bref délais et évoluent dans un environnement fortement concurrentiel. D’où, de son avis, «la nécessité de leur assurer l’efficacité, la réactivité et la célérité exigent l’aménagement de règles de passation des marchés publics souples.»

L’objectif est, de son avis, de leur permettre de faire face à la concurrence, atteindre les objectifs fixés par l’Etat au secteur de l’énergie et de ne pas les exposer «à des goulots d’étranglements aux conséquences difficilement calculables pour l’économie du pays.» Et donc, dit-il, qu’il est aujourd’hui «nécessaire de soustraire les activités des sociétés publiques du secteur de l’énergie du champ du Code des marchés.» 

La réaction de Birahim Seck, n’a pas tardé. Le coordonnateur du forum Civil, reste très inquiet. Pour lui, ce décret n’arrange aucunement les ressources publiques. «Monsieur le Président de la République, votre décret modifiant le Code des Marchés publics est synonyme d’une casse organisée pour enrichir directement des entreprises», a indiqué Birahim Seck.

Il signale que l’exclusion des achats mentionnés dans le décret du 12 août 2022 est en contradiction avec la Constitution et les Directives de l’UEMOA sur les Marchés publics.

Pour étayer les sommes qui risquent de passer hors du champ du code des marchés publics, il suffit juste de poser les yeux sur la liste des marchés passés durant le premier trimestre de l’année 2022. En effet, à elle seule, la Senelec a contracté, auprès de la Société africaine de raffinage (Sar),  pour 211,9 milliards de francs Cfa, son marché Fourniture de combustibles. 

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