Le grand bal du tennis australien s’est ouvert lundi 17 janvier, sans son roi. Novak Djokovic, numéro un mondial et nonuple vainqueur de l’Open d’Australie, a été expulsé la veille du territoire australien après un long combat judiciaire sur son statut vaccinal. Alors qu’il briguait un dixième titre à Melbourne et un 21e Grand Chelem, le Serbe s’est envolé pour Dubaï avant de rejoindre Belgrade, sa ville natale.

Quelques heures plus tard, la vie tennistique et le jeu ont repris leurs droits. « La seule bonne nouvelle, c’est qu’on va pouvoir parler de tennis », avait anticipé, dimanche, Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de l’Américaine Serena Williams, sur son compte Twitter, résumant un avis assez général.

Dans la ferveur du Melbourne Park – privé, cependant, d’une partie de son public, la jauge d’accueil étant limitée à 50 % – cette première journée a réservé quelques surprises, comme souvent lors des premiers tours de Grand Chelem. L’Américain Sebastian Korda, 43e joueur mondial, a ainsi infligé une défaite cinglante (6-3, 6-0, 6-4) à la tête de série numéro 12 du tournoi, le Britannique Cameron Norrie.

Les prétendants à la victoire finale n’ont pas trébuché. L’Australienne Ashleigh Barty, numéro un mondiale, s’est montrée expéditive pour rallier le second tour en 54 minutes de jeu en disposant de la qualifiée pour le tableau principal, l’Ukrainienne Lesia Tsurenko (6-0, 6-1). Après plusieurs mois d’absence du circuit, l’Espagnol Rafael Nadal et la Japonaise Naomi Osaka ont, eux aussi, passé sans encombre ce premier rendez-vous, alors que ce premier tour a été un peu plus accroché pour l’Allemand Alexander Zverev (2 h 38 pour battre son compatriote Daniel Altmaier en trois sets).« Gâchis », « désastre » selon Nadal
Pour autant, difficile de faire totalement abstraction du contexte très particulier de ce début de compétition et de ces onze jours durant lesquels l’Open d’Australie a été au cœur de la tourmente. Qu’ils le veuillent ou non, les participants du tournoi ont été ramenés à cette absence de Novak Djokovic et interrogés sur les conséquences de cette expulsion.
Facile vainqueur de l’Américain Marcos Giron (6-1, 6-4, 6-2), Rafael Nadal s’est ainsi dit « fatigué par cette question ». « Il est évident que ce n’est pas la meilleure situation pour le sport, l’idéal étant que les meilleurs participent aux grands événements. Si Novak était là, ce serait mieux pour tout le monde », a déclaré l’Espagnol en conférence de presse d’après-match, qualifiant la situation de « gâchis et de désastre ».Tout en soulignant que le joueur serbe n’est « pas le seul à avoir fait des choses probablement mauvaises dans cette affaire », Rafael Nadal a ajouté que, pour sa part, il « ne [sera] jamais contre ce que dit la justice ».Les joueurs serbes au soutien
Les plus offensifs pour commenter la situation auront été – sans surprise – les tennismen serbes engagés dans le tableau principal. Miomir Kecmanovic, qui devait affronter Novak Djokovic au premier tour, a dit, sur son compte Instagram, vouloir « tout faire pour venger et rendre fier » leur « plus fort représentant ». Après sa victoire sur l’Italien Salvatore Carruso (6-4, 6-2, 6-1), le joueur de 22 ans a ajouté qu’il « fallait gagner pour Djokovic ».
Laslo Djere a, quant à lui, pointé la gestion de l’affaire par le gouvernement australien. « Je pense que non seulement les Serbes mais également le monde entier ont vu ce qu’il s’était passé et aura une opinion différente sur l’Australie », a-t-il déclaré après son élimination en ce premier jour du Majeur australien, alors que Dusan Lajovic estimait que son compatriote, numéro un mondial, avait été « terriblement mal traité » et qu’il était « très soutenu » par les joueurs du tableau masculin.Officiellement, il y a toutefois eu très peu de réactions de soutien, hormis celles, dimanche, de personnalités comme le Canadien Vasek Pospisil – cofondateur, avec Novak Djokovic, du PTPA, un syndicat de joueurs –, la Française Alizé Cornet ou encore le Britannique Andy Murray et l’Australien Nick Kyrgios.Dans une chronique pour le quotidien sportif L’Equipe, le Suédois Mats Wilander a, lui, invité Novak Djokovic à « revoir sa position »« Si vous voulez vivre dans le monde et devenir le plus grand joueur de l’histoire, vous devez vous ranger à ce que la majorité et la démocratie ont décidé, a avancé l’ex-numéro un mondial. C’est important qu’il continue à gagner et à entretenir le rôle de modèle qu’il tient auprès de très nombreuses personnes. Novak est un citoyen du monde. Un statut qui engendre automatiquement des responsabilités. »
Lacoste veut « faire le point » avec Djokovic
Le groupe Lacoste, sponsor vestimentaire de Novak Djokovic depuis 2017, a déclaré, lundi 17 janvier dans un communiqué, qu’il allait « dès que possible se mettre en relation avec Novak Djokovic pour faire le point sur les événements qui ont accompagné sa présence en Australie ». Sans apporter de précisions supplémentaires. « Les autorités australiennes ont annulé le visa de Novak Djokovic. En conséquence, il ne lui sera pas possible de participer à l’Open d’Australie », a tout juste rappelé la marque au crocodile.

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