Aminata Touré est-elle poursuivie par ne poisse électorale. Elle sort perdante dans toutes les élections auxquelles elle participe, en tant que leader ou Directrice de campagne d’un candidat. Sa plus récente débâcle a eu lieu dimanche à Kaolack, dans son propre bureau de vote à l’école Seck Faye de Kasnack, où elle a été battue par Yewwi Askan Wi  (104 voix contre 76). Une humiliation, si l’on sait qu’elle est la tête de liste nationale de Benno Bokk Yakaar.

Ce n’est pas sa déconvenue la plus fracassante. Quand en 2014, la même « Dame de fer » jouait son poste de Premier ministre lors des Locales, elle a été largement battue par Khalifa Sall et sa coalition « Taxawu Senegaal » à Grand Yoff. Mais contrairement à ces législatives de 2022 où Mimi ne cesse de convoquer la presse nuitamment pour « avancer ses propres chiffres de la victoire » de sa coalition, en 2014 elle avait était plus républicaine. Politiquement madrée, le Premier ministre d’alors en compétition avec le maire sortant de Dakar, avait reconnu sa défaite à l’issue des élections municipales. 

 « Je félicite mon adversaire », avait-elle déclaré lors d’une brève allocution au Quartier général de la coalition Bennoo Bokk Yaakar (coalition présidentielle) à Grand Yoff, quartier de la banlieue dakaroise.

Cette raclée infligée par l’opposition était fatal à son poste de Premier ministre. Parce que celle-ci a été l’élément déclencheur de sa descente aux enfers. A la veille de ces élections, le Président Macky Sall avait clairement averti les membres de son gouvernement qu’il allait sanctionner toute personne qui aurait perdu sa circonscription. Et Aminata Touré avait payé le lourd tribut lors de ces élections. Le 4 juillet 2014 elle a été virée de son poste de Premier ministre pour céder la place à Mouhamed Boun Abdallah Dionne.

Mimi, directrice de campagne de Macky en 2012 et 2019, sans base politique

« Le Problème de Aminata Touré s’appelle base politique », disait Adama Faye, le beau-frère du Président Macky Sall lors de la course à la mairie de Grand Yoff en 2014. Le responsable politique de l’Apr soulignait qu’elle ne fait pas le poids pour diriger la commune de Grand Yoff. « Tout le monde au Sénégal sait que Mimi Touré n’a pas de base politique. Donc, si on en arrive à ce qu’elle veuille occuper le poste de maire de la commune, je n’y vois pas d’inconvénient, mais cela ne change en rien à ma candidature. Mimi Touré n’était pas militante de l’Apr, elle était dans le staff du Président, payée pour s’occuper du programme Yonnu Yokkuté. Le Président avait défini les grands axes du programme et formé un collège pour défendre son programme et Mimi faisait partie de ce collège. Et c’est après l’élection présidentielle que le Président l’a nommée ministre de la Justice. Peut-être par souci de rendre la monnaie, elle a décidé de descendre au niveau de la base pour appuyer l’Apr », indiqué monsieur Faye dans un entretien accordé à nos confrères de L’Observateur. 

Aminata Touré, née le 12 octobre 1962 avait quitté le New Jersey en 2010 pour devenir directrice du cabinet de Macky Sall, président de l’Alliance pour la République, et participer l’année suivante à l’écriture du programme de Sall pour la campagne électorale présidentielle de 2012. 

Elle succède à Cheikh Tidiane Sy comme ministre de la Justice dans le gouvernement Mbaye avec pour mission de réformer le système judiciaire en réduisant les délais, en rapprochant les tribunaux des citoyens et en élargissant la représentativité du Conseil constitutionnel. Durant ses premiers mois d’exercice, elle met en œuvre la lutte contre la corruption voulue par Sall à travers les audits de la politique de l’ancienne présidence et des anciens responsables du régime wadiste, dont le fils de l’ex-président, Karim Wade.

#Legislatives2022 - Aminata Touré et la poisse électorale qui la poursuit depuis 1993

Une première « Mimique » , en 1993 avec Landing Savané 

Les défaites de Mimi Touré ne datent pas d’aujourd’hui. En 1993, le tout premier article du journal sénégalais « Le Devoir » parlait de la directrice de campagne de Landing Savané. C’était le10 févier 1993, en pleine campagne pour l’élection présidentielle. Le journal soulignait que l’épouse de Omar Sarr a été la première femme à se voir confier un tel poste au Sénégal. Landing Savané s’était lui-même surnommé « le candidat sans illusions » lors de sa précédente candidature, en 1988, mais il avait su s’entourer en s’appuyant sur cette jeune femme prometteuse, qui avait fait ses premières armes politiques dans le marxisme.

Une noirceur d’ébène qui rappelle Awa Sène Sarr l’artiste. Visage rayonnant, dentition éclatante, des yeux pétillants d’intelligence. D’un calme olympien, le verbe facile, elle en a séduit plus d’un par sa maîtrise des questions économiques et politiques car “ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire s’en viennent aisément ». Militante politique engagée depuis la France, membre du Msu, mariée, mère d’une fille. Cette ancienne cadre commerciale de la Sotrac dirigeait le département information Communication-Education de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef). Mimi est pour le candidat Savané ce que Tanor Dieng est pour M. Abdou Diouf, Me Ousmane Ngom pour Me Abdoulaye Wade, M. Abdou Fall pour Me Babacar Niang.

Tout le monde sait comment s’est terminé la présidentielle sénégalaise de 1993. Elle a été remportée par le Président sortant, Abdou Diouf, qui récolte un peu plus de 58 % des voix et décroche ainsi un troisième mandat présidentiel, malgré un effritement de sa popularité. Viens en deuxième Me Abdoulaye Wade  du Parti démocratique sénégalais avec 32, 03 %. En troisième position Landing Savané avec 2, 91 %.

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