Les travailleurs civils de l’hôpital Principal de Dakar ont tenu hier dimanche, un sit-in pour dénoncer la gestion de l’administration militaire de ladite structure. En effet, selon Abdoulaye Thiaw, le Sg du Syndicat des travailleurs civils, sur les 20 milliards que doit l’Etat du Sénégal aux structures sanitaires, 3 milliards sont dus à l’hôpital Principal. « L’Etat s’était engagé à éponger la dette des hôpitaux qui s’élève à plus de 20 milliards. L’Etat doit à l’hôpital Principal 3 milliards et nous lui demandons de les payer le plus rapidement possible », a-t-il exigé. 

Pire encore, M.Thiaw a révélé que la gestion de la direction est « douteuse et mauvaise ». « La direction n’honore pas correctement les engagements qu’elle a eu à prendre vis-à-vis des fournisseurs. A plusieurs reprises, nous avons posé la transparence, mais avec les marchés ‘’secret défense’’, c’est un flou total, personne ne peut dire exactement quels sont les marchés et à qui on les a donnés, les montants qui ont été facturés. Nos charges sont tellement énormes que la direction peine à assurer le paiement des fournisseurs et ces derniers font des restrictions sur les produits, ce qui impacte gravement l’hôpital Principal », a-t-il fustigé.

Poursuivant, il a aussi soulevé les problèmes qui sévissent dans la structure hospitalière. « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation telle que les malades qui sont hospitalisés dans les services pour recevoir leurs soins sont obligés d’avoir des ordonnances intempestives. Chaque matin, on leur prescrit des ordonnances pour pouvoir les soigner. Notre laboratoire a des ruptures de réactifs qui sont récurrentes. Les malades préfèrent aller dans les autres structures pour faire leurs examens. Les malades hospitalisés vont dans les laboratoires privés pour faire leurs bilans. En sus de l’hospitalisation, on fait dépenser au pauvre Sénégalais beaucoup d’argent alors que l’hôpital Principal est de niveau 3. Il y a aussi le problème de matériel dans les services, notamment le bloc opératoire ainsi que les ateliers. Il y a une liste de patients très longue qui attendent d’être pris en charge faute de matériel. Des malades qui ont besoin d’opération en urgence restent durant trois semaines avant d’être opérés, parce qu’il n’y a pas de matériel. Nos ambulances ne sont plus en bon état de marche, elles tombent très souvent en panne. Le personnel qui recevait le salaire le 25 de chaque mois, n’a pas encore perçu » a-il dénonce le syndicaliste. 

Par conséquent, les travailleurs civils ont demandé au président de la République d’intervenir pour « sauver l’hôpital », renseigne « Le Quotidien ». « Nous exigeons que ces problèmes soient résolus le plus rapidement possible parce que cette gestion catastrophique risque d’engager l’hôpital dans une situation pire que celle de l’Ipres. Nous interpellons le président de la République pour qu’il intervienne », a fait savoir Abdoulaye Thiaw. Si aucune mesure n’est prise après ce sit-in, les syndicalistes ont prévus de sortir chaque fois qu’il le faudra et même barrer la route s’il le faut.

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