Depuis sa nomination à la tête de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD SA), le directeur général Cheikh Bamba Dièye a lancé un vaste chantier de redressement pour assainir les finances et restructurer l’entreprise. Cette initiative répond à une « mauvaise gestion chronique » depuis 2020, qui a engendré une dette de 196 milliards FCFA auprès d’entreprises adjudicataires.
Coupes budgétaires drastiques
Parmi les mesures phares, la suppression des contrats de prestations non essentielles arrivés à terme et une réduction progressive des effectifs, visant à supprimer une centaine de postes d’ici 2026, hors départs à la retraite et ajustements prévus dans un futur plan social élaboré avec les partenaires sociaux.
Les dépenses d’exploitation ont été réduites sans attendre les résultats des audits en cours. La dotation en carburant a été diminuée, économisant 240 millions FCFA sur un budget initial de 900 millions FCFA. Le parc de véhicules en location, coûtant 28 millions FCFA par mois, a été rationalisé, générant 228 millions FCFA d’économies annuelles. Le budget téléphonique est passé de 19 à 9 millions FCFA mensuels, soit 120 millions FCFA économisés par an. Enfin, la réduction des postes budgétaires de certaines directions a permis d’économiser plus d’un milliard FCFA.
Suspension des projets non essentiels
Pour rationaliser les investissements, les projets du hub aérien ont été réexaminés. Les entreprises adjudicataires n’ayant pas reçu d’avances ont été notifiées de la suspension des travaux, économisant 63 milliards FCFA. Les chantiers non prioritaires ou sans financement sont gelés, en attendant une réallocation des fonds avec l’accord du Conseil d’administration.
Préservation et valorisation de l’emploi
Pour préserver l’emploi, 19 agents seront reclassés comme pompiers d’aérodrome. De nouvelles opportunités sont prévues avec des projets structurants, tels que le centre médical d’urgence, la centrale solaire, l’Aéroville, l’extension de l’aérogare passagers et le développement de l’aérogare fret.
Un nouvel organigramme, aligné sur les recommandations des audits, sera bientôt présenté. En attendant, les dépenses injustifiées sont corrigées pour réduire la masse salariale et restaurer la viabilité financière. « L’urgence est de sauver l’entreprise », affirme la direction. AIBD SA s’engage dans un redressement rigoureux, rompant avec les pratiques passées, à travers des économies d’échelle, une gouvernance améliorée et un plan social mené avec tact.