Tout pouvoir a un début. Mais surtout il a une fin. Et cette fin a été d’abord sonnée par les réseaux sociaux dont le président Trump usait et abusait, alors dans les bonnes grâces du pouvoir. Banni de Twitter, de Facebook puis de Youtube suite aux émeutes du Capitole, Trump précédemment banni par les électeurs américains, a joué et a perdu. En plus de perdre l’élection présidentielle, il perd ses moyens d’expression favoris. Mais l’opinion retient qu’il n’est pas fair-play, qu’il aura été surtout un mauvais perdant pour un joueur de Golf. 
Tel un « Duck » en costume et nœud papillon, Donald a servi à son entourage, aux Américains et au monde entier, du Trump, un style très controversé et auquel il n’a jamais dérogé. Même dans le délire absolu, Donald est resté constant et cette constance passe pour une qualité dans son monde à lui. Et sa bouderie, la dernière « Trumperie » de son magistère, a consisté ne pas reconnaître sa défaite, aussi, à boycotter la cérémonie de passation du pouvoir avec le président élu. De quoi convaincre les plus sceptiques sur l’état mental d’un président dont l’élégance et le raffinement ne sont pas les qualités premières.
Ce 20 janvier 2021, l’Amérique et le monde sortent d’un cauchemar. Quatre périlleuses années durant lesquelles Trump aura réussi à se liguer contre les alliés traditionnels de l’Amérique, adoubant, à la place, des dictateurs et leaders controversés. Des soldats américains de 14-18 qu’il a qualifiés de « losers » et de « crétins », aux Mexicains « violeurs » et « dealers de drogue » sans mentionner les « pays de merde » que constitue l’Afrique, une haine des Noirs mais aussi des musulmans visés par le « Muslim ban », Donald Trump était allé loin. Très loin dans le délire et la provocation. Aussi loin pour contester les résultats d’une élection perdue et validée par des juges très puissants, que lui-même a nommés, à vie.
Déconstruire ce qui reste du mythe de Donald Trump ne sera donc pas du pain bénit pour son successeur. Le Président Biden aura la lourde charge de réconcilier une Amérique divisée, fracturée socialement et politiquement en quête de stabilité. D’« America first », un slogan noble qu’il a finalement perverti, Donald en est arrivé à « America Alone » pour reprendre François Durpaire. Aujourd’hui isolé, marginalisé et contesté jusque dans son propre camp, le « Duck » en costume et nœud papillon a promis de « revenir d’une manière ou d’une autre ». Contraint à quitter le pouvoir par la petite porte, peut-être pour toujours. Sonnant ainsi la fin du cauchemar dans lequel il avait confiné son pays et son économie à la merci d’une crise sanitaire sans précédent. Quatre années de Trumperie, c’était sans doute excessif pour une démocratie aussi forte que l’Amérique.

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