Les résultats provisoires de la commission nationale de recensement des votes pour les élections législatives sont tombés ce jeudi 04 Août 2022. A l’arrivée, la coalition BBY vient en première position avec une majorité…inconfortable de 82 députés.

Le premier président de la Cour d’Appel de Dakar, Me Aly Ciré Bâ a livré le verdit tant attendu.

La coalition de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), dirigée par l’ancienne Premier ministre Mme Aminata Touré, obtient au total (82) sièges (57 sièges au scrutin majoritaire et 25 sièges  au scrutin proportionnel).

Elle est suivie de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW), qui a présenté, il faut le rappeller au scrutin proportionnel, la liste des suppléants…

La coalition YAW avec à sa tête le président du Pastef, Ousmane Sonko obtient au total (56) sièges ( 39 sièges au majoritaire  et 17 au proportionnel).

En troisième position, la coalition « Wallu », avec à sa tête, l’ancien président Me Abdoulaye Wade obtient (24) sièges ( 16 sièges au scrutin majoritaire et 8 au proportionnel ).

En quatrième position, le mouvement « Les serviteurs » du journaliste-chroniquer à la TFM, Pape Djibril Fall, obtient 1 siège au scrutin proportionnel.

La coalition « Aar Sénégal » avec à sa tête, l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall vient en 5e position obtient 1 siège au proportionnel.

En 6e position, la coalition « Bok Guis Guis » dirigée par l’ancien président de l’Assemlée nationale, Papa Diop, obtient 1 siège au scrutin proportionnel.

Les coalitions « Natangué Askan Wi » du marabout Cheikh Alassane Sène et « Buntu Bi » n’ont pas obtenu de siège.

Les résultats de la coalition BBY, avec ses 82 députés apparaissent plus à une défaite qu’à une victoire. Elle remporte certes la majorité, mais il faut le dire, cette majorité est tout simplement Inconfortable.

C’est la première fois dans l’histoire parlementaire du Sénégal, qu’un parti au pouvoir, obtient des résultats en deça de la majorité absolue.

Le parti Socialite (PS) de l’ancien président Abdou Diouf, a toujours gagné les élections législatives avec une majorité plus qu’absolue.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS), avec l’ancien Me Abdoulaye Wade, avec sa coalition « Sopi » avait aussi toujours remporté haut la main les élections législatives avec une majorité confortable.

La coalition BBY, du président Macky Sall au pouvoir en 2012, même si aux dernières élections législtives de 2017 avait sa majorité absolue, qui lui avait permis d’être le seul maîte du jeu politique parlementaire, aujourd’hui, elle a chuté gravement.

De 125 députés en 2017, elle se retrouve avec 82 députés. Soit 43 députés de moins.

Avec ces résultats, la coalition BBY n’a plus les cartes en mains. Elle va devoir conjuguer avec la nouvelle opposition parlementaire…majoritaire arithmétiquement, si elle veut légiférer tranquillement. Ou alors, elle aura recours à des manoeuvres politiques pour amener certains députés à une faire de la « transhumance parlementaire ».

Un pari à la fois risqué et pas gagné d’avance. Risqué. Parce que les députés de l’opposition, plus précisément ceux de Wallu, du président Me Abdoulaye Wade, de Bokk Guis Guis de Papa Diop, des « Serviteurs » de Pape Djibril Fall, de « Arr Sénégal » Thierno Alassane Sall, sont suivis comme de l’huile sur le feu par le peuple sénégalais. Qui n’accepterait pas que ces deniers aillent « dealer » leurs votes avec la coalition BBY de la mouvance présidentielle.

Un pari qui n’est pas aussi gagné d’avance, si l’on sait que ces partis de l’opposition avaient tous battu en brèche les accusations d’accointance avec le pouvoir, que le président Ousmane Sonko avait porté contre eux. Il y va de leur crédibilité de préserver cette position.

Mais, pour l’instant on ne peut jurer de rien, si l’on sait qu’au Sénégal, les hommes politiques, du moins certains d’entre-eux, nous ont habitué à des revirements plus que spectucalaires. 

Législatives 2022 – « Quand des suppléants gagnent les titulaires »

 Pour ces élections, il faut le rappeler, la liste des titulaires avec les grosses pointures de l’opposition « radicale » a été rejetée par le Conseil constitutionnel pour « irrégularité ».

Finalement, c’est la liste des suppléants qui a compéti face aux titulaires de la mouvance présidentielle. 

Le chef de file l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko qui était la tête de liste des titulaires de Yewi Askan Wi, a joué le rôle de coach en battant campagne pour la liste des suppléants.

A l’arrivée, il a fait gagner à sa coalition, 56 sièges à l’Assemblée nationale. Une première, si l’on sait dans le passé, l’objectif des partis ou des coalitions de l’opposition d’avoir au moins un nombre de député qui peut leur permettre d’avoir un groupe parlementaire.

Les résultats obtenus par l’opposition dans les villes (Dakar, Guédiéwaye, Ziguinchor, Rufisque, entre autres donnent plus de valeur et de crédit à leur score.

Si l’on sait que dans les centres urbains, on a un électorat averti, capable de faire la part des choses avant de donner sa carte électorale à X ou Y.

Contrairement à l’électorat rural, qui peine à comprendre les enjeux politiques et à s’affranchir des responsables politiques locaux. Malheureusement, au Sénégal, le vote rural a toujours profité au parti au pouvoir depuis presque les Indépendances. Il y a un travail de conscientisation à faire à ce niveau.

Aujourd’hui avec la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale, la 14e Législature est partie pour réserver aux sénégalais de belles surprises parlementaires…

Harouna FALL

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