Le député Aliou Demba Sow a franchi le rubicond en ce qui concerne le débat, présenté comme tabou, sur le troisième mandat.

Comme il a compris que ceux qui y sont favorables ne sont pas sanctionnés, contrairement aux autres, il a voulu hisser la barre plus haute. Parler de machette pour venir à bout de ceux qui sont contre le troisième mandat, c’est manifestement faire l’apologie de la violence et même de la haine entre ethnies.

Peut-être que le député n’a pas lu Antoine de Saint-Exupéry dans son livre ‘’Terre des hommes’’. Parlant des mauritaniens, il disait qu’avec une cavalerie de quelques chevaux, ils pensent pouvoir renverser le roi de France. Et ils restent convaincus qu’ils peuvent y arriver.

Pareil, ici. Des machettes face à des forces de défense et de sécurité bien organisées et républicaines, c’est méconnaitre la réalité du Sénégal qui a depuis longtemps, dépassé certains clivages.

On n’est pas dans la jungle. Ce n’est pas la loi du plus fort. Et le député le sait. Mais, ces propos sonnent comme une sorte de plaisanterie, une boutade destinée juste à faire plaisir au Grand Manitou.

Mais, au niveau de Frapp France dégage et de bien d’autres citoyens qui ont eu à réagir, ce n’est point une plaisanterie. On ne s’amuse pas avec les fondements de la République. Les devanciers ont tout fait pour bâtir un Etat, une Nation, qui est loin d’être le dernier de la classe en Afrique.

Si le Sénégal est respecté à travers le monde, c’est parce que ses fils, à divers niveaux de responsabilité, ont su faire preuve de mesure et de respectabilité des institutions.

Or, un député n’est pas n’importe qui. Il représente le peuple, incarne la seconde institution de l’Etat. Ainsi, il ne peut pas se permettre certains excès de langage.

C’est pourquoi, l’Assemblée ayant un règlement intérieur, un député ne peut pas tout se permettre. Il faudra que nos institutions apprennent à dépasser les clivages partisans et s’inscrivent dans une dynamique républicaine d’encadrement, de formation de ses membres et si c’est nécessaire, sévir. 

Mieux, le Président de la République est le gardien de la Constitution et le garant de l’articulation des différents pouvoirs pour le bien de tous.

Ainsi, il ne peut pas tolérer certains dérapages. Il a sanctionné des gens qui n’ont fait que donner leurs points de vue sur une question juridique et politique et il laisse impuni, un député qui ose tenir des propos de nature à saper l’unité nationale.

Conséquence, le député Sow persiste et signe parce qu’il pense qu’il n’y a rien de grave dans ce qu’il a dit. Il appartient alors au Président Sall de démontrer le contraire.

Aujourd’hui, nous avons malheureusement le sentiment que la République tangue. Après l’audio sur Ousmane Sonko, voilà un député qui réveille de vieux démons dans une parfaite insouciance.

Or, nous savons ce qui s’est passé au Rwanda, ce qui est en train de se passer au Mali, en RDC en RCA, etc. Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec le feu pour ce qui concerne l’unité nationale, la sécurité publique, la stabilité des institutions.

Si les sénégalais se sentent en sécurité, c’est que des hommes et des femmes travaillent, chaque jour, à les mettre dans les conditions optimales d’épanouissement. Et ça, personne n’a le droit de le remettre en question juste pour faire plaisir à son mentor.

En clair, si le député ne s’amende pas, il faudrait bien quelqu’un pour le remettre à l’ordre. Et qu’une fois pour toute, ceux qui seraient tenté de verser dans du séparatisme ethnique sachent qu’ils font fausse route.

Assane Samb

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