Photographe au quotidien national «le Soleil», Assane Sow travaille, depuis quelques années, sur la problématique de l’environnement. Avec une pléiade de photographes, il sera en exposition à partir du 11 décembre, à la Place du Souvenir africain, sur le thème «Littoral dakarois».

Rien ne se fait d’artistique sans passion. Assane Sow, photographe autodidacte, a nourri son rêve à force de travail et d’abnégation. Aujourd’hui, il a intégré, sans complexe, cette faune de magiciens d’images. Son appareil en bandoulière, il passe son temps à capter des instants inédits pour construire, par la grâce de la photographie, des éternités. Ses échanges quotidiens avec ses pairs journalistes-reporters lui ont permis de prendre conscience, de plus en plus, du rôle qu’il peut jouer à travers son métier comme en attestent les thématiques que le photographe au quotidien national «Le Soleil» développe dans son travail. Les messages qui sortent de ses clichés nous interpellent tous. Ils sont un rappel à l’ordre face à la dégradation quasi-permanente de notre cadre de vie, la problématique des inondations, l’accès à l’eau potable, l’anarchie et l’encombrement urbain, la mobilité citadine, l’érosion côtière… Tous des sujets de société qui préoccupent les leaders politiques au plus haut sommet.

La photographie d’Assane Sow est aussi un mélange de beauté et de splendeur, une charge d’émotion, une synthèse d’état d’âme plongeant au cœur du pays. Des images du couchant, de la faune et de la flore constituent également une part importante dans son travail. Ce natif de la capitale du Mouridisme, Touba, s’intéresse aussi aux grandes cérémonies de rassemblements. Il fige un monde en mouvement pour immortaliser les joies que procurent ces réjouissances populaires (Grand Magal de Touba, Tabaski, Korité, Festivals…). Assane capte ces visages lisses et rayonnants de bonheur, mais aussi ces cortèges d’angoisse s’emparant parfois du quotidien de certains Sénégalais (inondations à Keur Massar, coronavirus à Dakar, manque d’eau à Lelekone dans le département de Goudiry).

Exposition «Littoral dakarois»

L’œuvre du photographe-reporter au «Soleil», c’est aussi un travail sur la préservation de la mémoire collective. Il immortalise un rituel à Toubatoul autour du baobab sacré de Ndalan. À l’aide de son objectif, A. Sow scrute le rapport sacro-saint qui unit les populations de cette localité du département de Thiès à cette croyance populaire séculaire. Un rituel obligatoire de très grande importance chez les sérères, aussi bien pour les vieux, les femmes que pour les moins jeunes.

Assane Sow a débuté, en 2000, la profession de photographe comme amateur. À ses débuts, ses sujets de reportages concernaient très souvent les activités religieuses qui font partie intégrante de son quotidien de disciple dans la ville sainte de Touba. «En mai 2010, j’ai effectué un stage de reporter-photographe au quotidien national «le Soleil» qui a abouti à un contrat d’embauche en décembre 2012», soutient-il. Ses premières expositions ont débuté en 2017, en Espagne, et au Festival Afrotopaia à Bamako la même année. Le photographe-reporter du «Soleil» a également pris part aux «Off» du Dak’Art en 2018 en participant à l’exposition Senetopia à Saint-Louis et à celle de la Fédération africaine sur l’art photographique (Faap) au Centre culturel Daniel Brottier de Dakar. Dans le cadre de cette dynamique artistique qu’il a entamée depuis quelques années, Assane Sow sera en exposition collective à partir du 11 décembre prochain.

Intitulée «Littoral dakarois», cette exposition pose un regard instigateur sur la problématique du littoral de la capitale sénégalaise qui a défrayé la chronique, il y a quelque temps.

Ibrahima BA

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