La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a reconnu « des dysfonctionnements » après la demande d’explications de la junte sur la situation de 49 militaires ivoiriens détenus depuis deux semaines, accusés d’être « des mercenaires » par Bamako, dans une note consultée par l’AFP et authentifiée lundi auprès du gouvernement malien.
Interrogée sur l’existence de cette note à en-tête des Nations unies et adressée au ministère malien des Affaires étrangères, la Minusma n’avait pas donné suite lundi midi.

Selon Abidjan, ces soldats devaient prendre la relève d’autres Ivoiriens déployés au Mali en tant qu’Elements nationaux de soutien (NSE), une procédure de l’ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.
S’exprimant vendredi en Afrique du Sud, le président Alassane Ouattara a exigé la libération de ses soldats, qui, selon lui, ont été injustement arrêtés et aussi exhorté les Nations unies à faire la lumière sur cette affaire.
« Il apparaît que certaines mesures n’ont pas été suivies et la Mission s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir », a déclaré la Minusma.
« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », est-il expliqué.

La Minusma n’a pas connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE », poursuit la note verbale.
Elle précise aussi qu’elle n’a pas été informée de la présence et du nombre de NSE de la Côte d’Ivoire. « Cependant, en recoupant des documents internes, la Minusma estime que le détachement ivoirien s’élève à 50 hommes et femmes ».
Le Mali et la Côte d’Ivoire se sont tournés vers une médiation togolaise pour trouver un dénouement « rapide » à la crise.
Ces arrestations sont intervenues dans un contexte de frictions croissantes entre les militaires au pouvoir à Bamako et leurs partenaires.

Mercredi, les autorités maliennes ont ordonné l’expulsion du porte-parole de la mission de l’ONU au Mali, Olivier Salgado, lui reprochant d’avoir posté sur le réseau social Twitter des « informations inacceptables » corroborant la version ivoirienne, au lendemain de l’arrestation des 49 soldats.
Le Mali, pays enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021.
La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantistes et d’actions jihadistes sanglantes dans le nord.

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