Après le soulagement, vient le temps des questions. Les conditions de la libération des quatre otages ce jeudi 8 octobre au Mali sont encore entourées de zones d’ombre. Il s’agit de Soumaila Cisse, chef de l’opposition malienne, la ressortissante française, Sophie Pétronin et de deux autres ressortissants italiens, Pierluigi Maccali et Nicola Chiacchio. Dans sa livraison du 12 octobre, «La Lettre Confidentielle du Mali» (LLCM)  revient sur les conditions de la libération des quatre otages.

25 mars 2020, le leader de l’opposition malienne, Soumaila Cisse est enlevé dans la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali) où il est en tournée électorale. Selon les informations, de «La Lettre Confidentielle du Mali» à Bamako, le Premier ministre d’alors, Boubou Cisse mis au courant de la situation signe le 5 avril, un ordre de mission, à un homme d’affaires nommé Cherif Ould Tahar. Le document signé du Premier ministre lui donne «autorisation et mandat»  pour «conduire toutes les démarches et formalités et conclure tout acte nécessaire» afin d’obtenir dans les meilleurs délais la libération de Soumaila Cisse.

Sur demande d’un ami de Soumaila Cisse, Moustapha Chafi, ancien conseiller spécial de l’ex-président de la République du Burkina Faso entre en jeu. De Doha où il réside actuellement, il s’apprête à rentrer en Mauritanie. L’homme a un carnet d’adresses solide dans le Sahel, rapporte le journal. Il peut effectivement faire avancer les choses.

Les négociations avancent rapidement. Les ravisseurs remettent en mains propres au principal médiateur, Cherif Ould Taher, une lettre manuscrite sur laquelle figurent les conditions pour libérer Soumaila Cisse. Ils demandent 2 millions d’euros et dressent en contre-partie une liste de prisonniers djihadistes à libérer des prisons maliennes. Jusque-là, tout fonctionne. Les différents protagonistes s’accordent sur les détails de la libération, une date et même retenue, note la même source.

Les négociations étaient jusque-là menées par le Premier ministre. Le Président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keita (IBK) décide contre toute attente de s’engager. IBK demande l’implication des services spéciaux. En plus de la libération de Soumaiala Cisse, il est également demandé celle de Sophie Pétronin, une ressortissante française. Les ravisseurs flairent le coup et font vite monter les enchères d’autant plus que les Italiens demandent également la libération de deux de leurs ressortissants.

Selon toujours, les informations de « La Lettre Confidentielle du Mali », le 5 octobre, au moins 203 personnes condamnées, en détention préventive ou secrète ont été libérées à Bamako et à Koulikoro, localité située à 60 km de Bamako. Selon la même source, les ravisseurs ont finalement demandé 10 millions d’euros, pour libérer l’otage française, la même somme pour libérer Soumaila Cisse et une somme équivalente, pour libérer les deux otages italiens. En tout, les geôliers auraient sollicité la rondelette somme de 30 millions d’euros, pour faire recouvrer la liberté aux quatre otages.

O.BA

3 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici