​En Côte d’Ivoire, le pouvoir et l’opposition ont revendiqué, dimanche, la victoire aux législatives alors que seuls des résultats partiels ont été dévoilés. Le scrutin s’est déroulé dans le calme et semble avoir été marqué par une très forte abstention.

Le pouvoir et l’opposition ont revendiqué, dimanche 7 mars, leur victoire aux législatives, avant la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI), qui continue de compter les bulletins de vote. Pour la première fois depuis dix ans, l’ensemble des principaux acteurs politiques ont participé à ces législatives, laissant espérer qu’elles permettent d’apaiser la vie politique d’un pays à l’histoire récente marquée par de fortes tensions et les violences électorales.

« Notre inquiétude, c’est la manipulation des résultats », a dit Niamkey Koffi, en mettant en garde « le gouvernement contre toute tentative qui fausserait la sincérité du scrutin ». Il dénonce « des résultats provisoires émaillés de tricheries, de tripatouillages, de manipulations », ainsi que « des tentatives d’inversion des résultats » dans plusieurs grandes villes et circonscriptions importantes, où le PDCI et le RHDP revendiquent la victoire.

Il a listé les communes de Yopougon, Abobo, Port Bouët et Marcory à Abidjan, la capitale politique Yamoussoukro, la cité balnéaire de Grand-Bassam, ainsi qu’Agboville où se présentait le numéro deux du parti au pouvoir, Adama Bictogo.

Adama Bictogo quand à lui, a récusé les accusations de fraudes. « Ils sont dans leur logique, la logique des perdants », a-t-il affirmé, ajoutant : « L’opposition n’est plus audible ». Selon Niamkey Koffi, le taux de participation « ne dépasse pas 20 % » au niveau national contre officiellement 34 % aux précédentes législatives de 2016 en raison des « craintes de violences » qui ont dissuadé les électeurs d’aller voter.

« La population n’a pas manifesté un réel intérêt pour cette élection », a indiqué, sans donner de chiffres, Indigo, organisation ivoirienne qui avait déployé 500 observateurs dans tout le pays.

Le vote du samedi 6 mars a marqué le grand retour du FPI de Laurent Gbagbo. Son parti boycottait tous les scrutins depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011 à Abidjan et son transfèrement à la Cour pénale internationale à La Haye, après des violences post-électorales ayant fait quelque 3 000 morts. Ses partisans attendent avec impatience son retour, que Laurent Gbagbo a récemment annoncé pour « bientôt ».

L’enjeu des législatives pour les partis d’opposition est d’obtenir suffisamment d’élus à l’Assemblée nationale afin d’empêcher « la consolidation d’un pouvoir absolu » du président Ouattara et de son parti. Le scrutin s’est tenu sans le Premier ministre Hamed Bakayoko dont l’hospitalisation à Paris depuis le 18 février a été prolongée. Selon la CEI, il a été réélu dans son fief de Séguéla (nord).

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