​Une grosse conspiration fomentée dans les allées du pouvoir tente pour tous les moyens de retirer au Dr Mme Aïcha GOUNDIAM MBODJI son officine à l’enseigne « La Grande Pharmacie Dakaroise » installée sur le site de la Place de l’Indépendance depuis 1953. Une officine gérée avant elle par des Français. 68 ans d’occupation conférant presque un « abusus » que la Direction de la Pharmacie et du Médicament et l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) veulent effacer au profit de la Pharmacie Nation appartenant à Mme Aminata Gassama qui n’est autre que l’épouse de l’ancien ministre libéral Abdoulaye Baldé, actuel maire de Ziguinchor et président de commission à l’Assemblée nationale. Le Syndicat des Pharmaciens privés du Sénégal dénonce une illégalité manifeste et sonne la mobilisation.

Après les articles rédigés notamment votre quotidien Le Témoin, on pensait que la cause était entendue pour Mme Aminata Gassama et que Mme Aïcha Goudiam Mbodji allait retrouver tout simplement son bien. Hélas, en haut lieu, les petites gens étaient encore dans leurs manœuvres mesquines. Le but essentiel était d’organiser à partir de leur propre système « la légalisation » du transfert du site de la « Grande Pharmacie Dakaroise » vers l’officine « La Nation ».

A la manœuvre de cette grande conspiration, des bras armés comme la Direction de la Pharmacie et du Médicament du ministère de la Santé et de l’Action sociale mais aussi, et surtout, l’IPRES par le biais de son Président du Conseil d’Administration, Mamadou Racine Sy. Des bras armés qui font tout pour installer sur la place mythique de la Place de l’Indépendance, Mme Aminata Gassama.

Selon eux, Dr Aïcha Goundiam Mbodji — ou, plutôt, sa « Grande Pharmacie dakaroise » — doit disparaitre, malgré une présence de 68 ans sur les lieux. Heureusement que, dans ce pays où toutes les valeurs se sont affaissées et où tout le monde semble s’être aplati devant certains apprentis-sorciers du pouvoir, Dr Goundiam Mbodj peut compter sur certains de ses confrères pharmaciens. Ces derniers, à la différence de ceux siégeant à l’Ordre national des Pharmaciens, ont décidé lundi de sortir de leur mutisme.
« Le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal vous convie à ce point de presse pour dénoncer une violation manifeste et flagrante des textes régissant la profession pharmaceutique par l’autorité chargée de la régulation du secteur qu’est la Direction de la Pharmacie et du Médicament et des dispositions de l’Acte Uniforme OHADA applicables au bail commercial et aux fonds de commerce par l’IPRES, le bailleur, notamment le droit au renouvellement du bail (art. 123) » a souligné d’emblée Dr Assane Diop, Président du Syndicat des Pharmaciens privés du Sénégal.

« La Direction de la Pharmacie et du Médicament a pris la décision illégale d’instruire un dossier de transfert de la Pharmacie NATION sur le site appartenant à la Grande Pharmacie Dakaroise en violation des dispositions relatives aux conditions de création et de transfert des officines » ont ajouté Dr Diop et ses camarades du Syndicat des médecins privés. Ils ont rappelé que la Grande Pharmacie Dakaroise est installée sur ce site depuis 1953. En 2015, Mme Aicha Goundiam Mbodj a transféré régulièrement et de manière provisoire son officine pour cause de travaux de rénovation de l’immeuble.

Elle a pris la précaution d’informer au préalable son bailleur de son intention de revenir dans le local à la fin des travaux. Elle a également informé la Direction de la Pharmacie et du Médicament et l’Ordre des Pharmaciens du Sénégal de ce transfert en précisant que la loi lui donne la priorité sur le site une fois les travaux terminés et qu’elle tient absolument à retrouver cet emplacement où son officine est installée depuis 68 ans.

Le jeu trouble de l’IPRES
Une chose est manifeste : dans ce processus de spoliation, l’IPRES a joué un jeu trouble. Le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal dénonce l’illégalité du contrat de bail établi par l’IPRES au profit de la Pharmacie NATION. « En effet, conformément aux dispositions de l’article 127 de l’Acte Uniforme, Mme Aïcha GOUNDIAM MBODJI bénéficie d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans l’immeuble reconstruit. A cet effet, elle avait saisi les services de l’IPRES, par courrier en date du 02 novembre 2018, pour exercer son droit de préemption, par une option ferme et définitive sur le local et ses dispositions à en payer le loyer mensuel qui lui a été communiqué. Par le même courrier, elle avait sollicité qu’un pré contrat soit établi et qu’elle était disposée à libérer un chèque pour le versement de la caution » indique le Dr Assane Diop.

« Par courrier en date du 17 décembre 2018, le Directeur Général de l’IPRES lui a confirmé l’approbation de sa réservation du local par la Direction Générale et lui a demandé de se rapprocher de la Direction du Patrimoine et de la Logistique pour les formalités administratives et l’élaboration du contrat dans les meilleurs délais. Après avoir accusé réception du courrier du Directeur Général de l’IPRES, elle a réitéré sa demande d’établissement d’un pré contrat et son Avocat Conseil avait formulé une demande dans ce sens par courrier en date du 02 septembre 2020, mais en vain. A notre grande surprise, nous avons appris récemment qu’un contrat de bail portant sur le même local a été établi au profit de la Pharmacie NATION, au préjudice de Mme Aïcha GOUNDIAM MBODJI et en violation manifeste des dispositions légales, réglementaires et conventionnelles en vigueur » ajoutent les pharmaciens privés.

Le Plan de riposte des pharmaciens privés
Face à cette spoliation manifeste, les Pharmaciens privés n’entendent pas rester les bras croisés. Se voulant catégoriques, ils estiment qu’ « il n’est pas question d’accepter qu’un bailleur, quel qu’il soit, puisse s’arroger le droit de sortir un pharmacien pour en installer un autre. Compte tenu du droit de priorité dont bénéficie Mme Aïcha GOUNDIAM MBODJI et qu’elle a exercé par une option ferme et définitive sur le local, tout bail consenti sur le même local à une autre personne et quel qu’en soit l’objet est irrégulier et doit être considéré comme nul et de nul effet, car les dispositions de l’article 127 de l’Acte Uniforme OHADA précité sont d’ordre public » tonnent Dr Assane Diop et ses camarades.

D’un ton terme, ils exigent de la Direction de la Pharmacie et du Médicament et de l’IPRES que Mme Aïcha Goundiam Mbodji, propriétaire de la GRANDE PHARMACIE DAKAROISE, puisse jouir pleinement de son droit, notamment par l’établissement d’un contrat de bail à son profit sur le local et l’annulation du contrat de bail établi « irrégulièrement » au profit de la Pharmacie NATION.

Affichant une détermination sans faille, ils avertissent que « le Syndicat des Pharmaciens Privés du Sénégal utilisera tous les moyens légaux pour s’opposer à cette décision et invite tous les pharmaciens à la mobilisation pour le respect des lois et règlements, pour la confraternité et la sauvegarde de l’honorabilité de la profession »

Le Témoin

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