L’année qui décline a, à jamais, balafré la mémoire des sénégalais. De mars à nos jours, le quotidien des sénégalais a tantôt été ponctué par la peur, tantôt secoué par des bouleversements inédits et des tragédies. La cause : le coronavirus

C’est le 17 Novembre 2019 qu’un premier cas est déclaré en Chine. A partir de Décembre, Wuhan devient un foyer épidémique majeur du Coronavirus. A l’époque, le mal se trouvait à mille lieux du pays. Mais, l’inquiétude, elle, avait déjà gagné le Sénégal. Des fils du pays, étudiants en Chine, sont bloqués à Wuhan, épicentre de l’épidémie.

Début des ‘’hostilités’’

Leurs parents réclament le rapatriement de leurs enfants. Certains sont pour. D’autres ont peur qu’ils ramènent le virus. L’opinion est divisée. Le président tranche : «Leur rapatriement requiert et demande une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal», dit-il. L’Etat ne les rapatriera pas. La polémique enfle. Mais, elle sera balayée par un évènement plus important. 

Le Sénégal enregistre son 1er cas

Le 02 mars 2020, le ministère de Santé et de l’Action sociale annonce la terreur: le Sénégal vient d’enregistrer son premier cas confirmé de covid-19. La stupeur s’empare de la population qui a de loin suivi l’effusion et les dégâts de l’épidémie en Chine. Elle est prise de panique.

Bouleversements inédits

Le 23 Mars, le président s’adresse officiellement à la nation. Il déclare l’état d’urgence et instaure le couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national. Une situation inédite. Mais, le pays, dans sa majorité, se soumet. Les masques sont devenus les accessoires que s’arrachent les populations. Du moins, ceux qui en ont les moyens, puisque leur prix a vite flambé. Les mesures administratives pleuvent. Les libertés sont restreintes.

La lassitude populaire

Mais, cette soumission ne sera pas éternelle. Quelques mois plus tard, las, des jeunes envahissent les rues pour réclamer la levée du couvre-feu. Des pneus en flamme et des blocs de pierre sont jetés sur la route. Dakar est le théâtre de manifestations violentes. Ces manifestations succèdent à d’autres déjà enregistrées à Touba, Mbacké etc.

‘’Il faut vivre avec le virus…’’

La réponse du président ne se fera pas attendre longtemps. Le lundi 29 Juin, le chef de l’Etat déclare : «J’ai décidé de lever l’état d’urgence et le couvre-feu y afférent». «Une démission» de l’Etat pour certains, une bouffée d’oxygène pour d’autres. Mais, la pandémie avait malmené l’économie. Les prévisions de croissance sont passées de 6,8% à 1,1%.

«Nous devons désormais apprendre à vivre en présence du virus», invite le président de la République. La covid, elle, poursuit ses ravages au sein de la société. Beaucoup ont perdu leur travail, l’économie du pays a été fortement affectée, les agents de santé sont débordés et certains ont perdu des proches. Mais, le cours «normal» de la vie doit reprendre.

Le bref répit

Au mois de Novembre le taux de positivité à fortement baissé. Un soulagement qui ne sera, cependant, que de courte durée. Dès l’entame du mois de décembre, les cas commencent à flamber allant jusqu’à plus de 120 contaminations par jour. On parle désormais de ‘‘seconde vague’’.

Pourtant le 26 Novembre, le Président de la République mettait en garde.  «C’est le lieu d’insister encore sur le respect strict des gestes barrières. Une seconde vague sera insupportable pour notre économie et notre pays. Donc restons vigilants et conscients que la maladie est encore là.»

Un nouveau tour l’inconnu

Seulement, les sénégalais semblent devenus plus difficiles à engager dans la lutte. Dans le confort du relâchement, elles appliquent moins les mesures barrières et les recommandations sanitaires. Certains nient tout simplement l’existence du virus. Et aujourd’hui, une nouvelle vague est amorcée. Mais, celle-ci coïncide avec la disponibilité des premiers vaccins anti covid. Et ces derniers, suscitent beaucoup de méfiance. Vivement 2021.

Ndéye Rokheya THIANE

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