C’est un Code de conduite. «Dans la Cellule genre du ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas), nous avons fait un audit du système de santé. A l’issue duquel, nous avons identifié un point essentiel sur le harcèlement sexuel. Nous en avons fait une problématique qui a fait l’objet d’un Code de conduite sur les discriminations en milieu de travail. Nous avons fait ce protocole de recherche que nous travaillons avec la Division de la recherche que dirige le Docteur Samba Cor Sarr. Aujourd’hui le Comité national d’éthique l’a validé ». Ces mots sont de la coordinatrice de la cellule Genre du Msas, Ndèye Mingué Ndiaté Ndiaye. Elle intervenait, au cours du 2ème Congrès scientifique de Bca-Wa-Ethics: harmonisation de l’intégration du genre en Afrique de l’Ouest (du 22 mars au 25 mars).

« Ces femmes ne seront jamais libres si… »

Selon elle, ce document en cours de finalisation a pour objectif de montrer comment faire si nous sommes victimes de harcèlement sexuel dans le lieu de travail ? Par quelle étape passer si ce harcèlement sexuel arrivait à une jeune femme ou en tout cas à une personne qui est victime? Ou comment est-ce que, de façon spontanée, elle pourra réagir ? « Nous avons élaboré notre feuille de route et tous les outils de collecte de données pour pouvoir, à l’issue de ces recherches, disposer au moins de ce code. On sait que beaucoup de personnes en souffrent dans leur milieu de travail et n’osent rien dire. Ils n’osent pas dénoncer leurs bourreaux. C’est une problématique qu’il faut soulever et mettre sur la table en discuter avec tout le monde pour trouver des solutions », a affirmé la responsable de la Cellule genre du Msas.

Avant de poursuivre : « Lesquelles vont permettre aux victimes de harcèlement de pouvoir au moins savoir qu’il y a quelque chose dans la politique et dans toutes les normes protocolaires qui pourront avoir non seulement des sanctions mais aussi des passerelles ».

Plus loin, Ndèye Mingué Ndiaté Ndiaye de lancer à l’endroit des autres participants : « Je pense qu’aujourd’hui, il faut, chacun, à chaque niveau, dans chaque pays, regarder quels sont les efforts à faire pour pouvoir trouver une solution à cette problématique qui demeure dans les milieux de travail, qui gêne et qui dérange souvent les femmes. Je pense que si cette problématique est laissée aux femmes elles-mêmes, cela va enfreindre leur autonomisation à un moment donné. Elles ne seront jamais libres, elles ne seront pas autonomes pour aller penser à autre chose ».

« Les mœurs que nous avons ont un poids social très fort sur notre démarche »

Dans un autre registre, la coordonnatrice de la cellule Genre du Msas s’est exprimée sur la rareté féminine dans le cadre de la recherche de problématique. « C’est souvent lié ou dépendamment de la conciliation de la vie familiale à celle professionnelle qui demeure une difficulté majeure pour les femmes parce qu’elles ne sont pas souvent libérées par les hommes ». Selon elle, beaucoup de facteurs le justifient. « Il y a la cellule familiale parce qu’on dirige une famille, un pays ou autre dépendamment toujours de ses racines, de sa pensée, de comment on a été éduqué. Cela a un impact très fort sur les croyances que nous avons. Les mœurs que nous avons ont un poids social très fort sur notre démarche. Ceci a un impact, qu’on le veuille ou pas sur l’aboutissement de nos politiques et de nos démarches », fait-elle souligner.

Un fait qui constitue un frein qui aujourd’hui, empêche la femme, très souvent, de participer pleinement à ce développement. « C’est un mouvement d’ensemble qu’il faut pour déconstruire tout cela, autant sur le plan politique que familial. Le leadership que nous devons donner à ces femmes, cette assurance, je pense que c’est important, mais il faut aussi mieux impliquer les hommes dans le processus », a-t-elle préconisé.

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