L’Assemblée nationale du Sénégal ne joue pas pleinement son rôle de contrôle dans la gestion de la pandémie de la covid-19, selon des députés interrogés par L’Observateur. Malgré les milliards débloqués par l’Etat, pratiquement aucun contrôle n’est exercé par le Parlement.

 «Rien n’est fait, il n’y a eu aucune activité spéciale liée à la gestion du Covid, déplore Toussaint Manga, député du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pas d’audition du ministre, ni de mission d’information ou de commission d’enquête parlementaire. Sur les raisons de cet état de fait, le député libéral fait savoir que c’est le bureau de l’Assemblée qui devrait s’en occuper.

«Je ne sais pas ce qui explique cette situation, mais comme dans toutes les assemblées, le ministre devrait venir parler aux Sénégalais, mais il n’est jamais passé. C’est l’Assemblée qui ne travaille pas en réalité, elle ne fait pas son travail, parce que si l’Assemblée voulait que le ministre (de la Santé, Ndlr) vienne, il viendrait».

Pourtant récemment, le Parlement avait initié une mission d’information sur les inondations, à l’issue de laquelle un rapport et des recommandations ont été remis au président de la République. Mais pour la pandémie du Covid qui fait des ravages depuis bientôt un an au Sénégal, rien n’a été fait.

 «L’Assemblée fonctionne sur la base de la majorité, une commission d’enquête ou une mission parlementaire doit être décidée par une majorité, ils n’en veulent pas. Donc, il n’y en a pas», souligne Mamadou Diop Decroix, député non inscrit. Alors que selon lui, il faudrait même plus que cela.
« On a fait preuve de paresse et on n’a pas fait ce qu’on devait faire »

Mamadou Diop Decroix est formel : «Rien ne marche, il faudrait tout changer, changer le régime, changer les institutions et les hommes, martèle-t-il. On aurait dû, depuis longtemps, inventer notre propre stratégie par rapport au Covid. On a fait preuve de paresse et on n’a pas fait ce qu’on devait faire.

Ce n’est pas seulement par rapport à la pandémie, mais le Parlement ne joue pas son rôle par rapport au foncier, à la corruption, à la gouvernance en général…» Membre du groupe parlementaire Benno bokk yakaar (Bby majorité), Bounama Sall rappelle que la loi d’habilitation permettait au chef de l’Etat de faire un certain nombre de réaménagements sur le budget sans passer par l’Assemblée nationale.

« La fin de la première vague a coïncidé avec la fin de l’année, et il fallait impérativement faire le marathon budgétaire pour permettre à l’Etat d’avoir les moyens de ses ambitions », explique-t-il dans le journal.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici