Plus de 250 ressortissants sénégalais, selon la Croix rouge gambienne, ont fui le village de pêcheurs de Sanyang, à une quarantaine de kilomètres au sud de Banjul, après des heurts entre Sénégalais et Gambiens la semaine dernière. Tout a commencé avec la mort d’un Gambien, poignardé dans la nuit du 14 au 15 mars par un pêcheur sénégalais qui tentait de le cambrioler. Des émeutes ont éclaté dans la localité. Les autorités sénégalaises tentent d’apaiser les tensions.

Un mort, des commerces saccagés, des pirogues et un poste de police incendiés, des dizaines de familles sénégalaises réfugiées dans une école de la localité voisine de Batokunku, sous protection de la police gambienne… Comment en est-on arrivé là ? Bassirou Sène, l’ambassadeur du Sénégal à Banjul, s’exprime :

« Pour la première fois, on en est arrivé à ce degré de violence. Il y a eu une tentative de cambriolage, stoppée par la victime, qui a été mortellement atteinte. Tout est parti de là. On ne s’y attendait pas. La communauté sénégalaise vit en parfaite harmonie avec la population gambienne. À Sanyang, certains habitent là depuis 50 ans ! »

Les ressortissants sénégalais de retour, en principe, en fin de semaine

« Un même peuple », « des pays frères »… Le président sénégalais, Macky Sall, et son homologue gambien, Adama Barrow, affichent à chaque occasion leur proximité. Mais sur le terrain, les relations « sont plus complexes », souligne un observateur, notamment avec la présence militaire sénégalaise qui perdure dans le cadre de la force de maintien de la paix de la CEDEAO.

L’ambassadeur Bassirou Sène met en garde face aux risques d’amalgames : « J’ai présenté les regrets de toute la nation sénégalaise et demandé que les gens acceptent de renouer les relations et de relancer l’économie. La base, c’est l’économie de la pêche. »

Après des discussions et sensibilisations pour éviter une résurgence des tensions, le retour des Sénégalais à Sanyang est prévu, en principe, d’ici vendredi 26 mars.

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