​Le ministre de la Santé et de l’Action sociale (Msas), Abdoulaye Diouf Sarr, annonce une subvention spéciale de 500 millions de francs qui sera allouée à l’hôpital Aristide Le Dantec. Une enveloppe qui permettra à cet établissement de santé en « détresse respiratoire » de pouvoir respirer à pleins poumons. Diouf Sarr invite d’ailleurs le directeur de l’hôpital à travailler avec la commission médicale sur un plan de trésorerie pour validation avant d’engager les dépenses. Une autre réunion est prévue aujourd’hui (jeudi) autour du réaménagement budgétaire avec les concernés pour pouvoir proposer au chef de l’Etat une nouvelle allocation budgétaire pour un « endettement zéro ».

 En termes de renforcement du plateau technique, l’Etat a beaucoup fait pour les structures sanitaires du pays notamment l’hôpital Aristide Le Dantec. Lequel a bénéficié, entre autres, d’un scanner 33 barrettes, d’une table télécommandée pour la radiographie, d’endoscopes pour l’urologie et la gastronomie, d’un lot d’équipements pour la biologie et l’immunologie, d’un lot d’équipements complets pour l’anatomie-pathologie (mais qui n’est pas encore installé), d’un vidéo-laryngoscope pour la réanimation. Sans compter le pavage de la cour de l’hôpital et ses environs.

Malgré tous ces efforts, les problèmes subsistent à l’hôpital Le Dantec et sont surtout liés à la conjoncture avec la pandémie de Covid-19. Une situation reconnue par le directeur de l’établissement qui nourrit un grand espoir de voir le projet de reconstruction de l’hôpital se réaliser « conformément à la volonté de l’ensemble des acteurs hospitaliers ».

En attendant la mise en œuvre du projet de reconstruction de l’hôpital, la commission médicale dudit établissement de santé a identifié les problèmes qui l’asphyxient. Au-delà des contraintes liées à la pandémie de Covid-19 dont souffre l’hôpital depuis près d’une année, la mise en route simultanée des réfections, notamment des blocs opératoires, encore non achevés, a fini de rendre les recettes de l’hôpital insuffisantes.

Ce qui a bloqué son fonctionnement normal. « Malgré tout, cette structure sanitaire a continué à accueillir des prestations de haut niveau, autant sur le plan thérapeutique que sur le plan diagnostic. Mais, dans des conditions extrêmes », a tenu à préciser le président de la commission médicale d’établissement de Le Dantec.

Pr Alain Ndoye se sent blessé au plus profond de lui-même du fait des humiliations quotidiennes — surtout celle de devoir référer leurs patients dans d’autres structures pour un diagnostic ou un traitement autrefois couramment disponibles dans l’hôpital —, qu’ils subissent mais aussi des critiques et attaques dans la presse, sur les réseaux sociaux comme les attaques verbales et malheureusement physiques d’usagers à bout de nerfs. « Nous avons le sentiment que notre action de tous les jours n’est reconnue ni par les usagers ni par l’Etat, si on en juge par ce que l’on sait des parts de subventions allouées aux hôpitaux pour faire face à la pandémie de covid-19 », martèle le président de la commission médicale d’établissement de l’hôpital Le Dantec.

A en croire Pr Alain Ndoye, « la commission médicale qui, depuis le mois de septembre, au lieu de faire valoir son obligation de moyens qui aurait conduit tout simplement à l’arrêt de toutes activités de soins, a courageusement identifié les problèmes et proposé des solutions ». Il cite le nouveau service d’accueil des urgences en voie d’achèvement qui, dit-il, « propose une solution moderne pour la prise en charge des urgences et l’humanisation de nombreux services. Bien que ceux-ci n’aient pas suffi à désembourber l’hôpital » tempère-t-il toutefois.

Les travailleurs de l’hôpital Le Dantec n’ont aujourd’hui qu’« un seul rêve », c’est de « rendre à leur structure sa place dans le système médical national ». Ce qui, selon Pr Ndoye, ne sera possible que si une subvention spéciale de l’Etat leur est allouée en urgence, couvrant la dette tout en permettant un approvisionnement en consommables et réactifs de laboratoires, voire le renouvellement de leurs outils de travail. « En échange, nous souhaiterions un droit de regard sur la gestion de cette allocation ». Notre interlocuteur a en effet demandé au ministre de tutelle que la commission médicale de l’hôpital puisse accompagner l’utilisation des ressources dégagées par l’Etat.

Un hôpital lourdement endetté !
Sur ce dossier de Le Dantec, les travailleurs semblent prêcher un convaincu. « Il y a une dette assez lourde, il est important de trouver une solution. Quand la dette est très, très élevée dans une entreprise, cela asphyxie totalement cette entreprise. Il faut une solution en trouvant soit de la ressource interne, ou aller chercher la ressource externe pour pouvoir payer. Vous venez de démontrer que les conditions ne le permettent pas. C’est un problème à régler, sinon l’hôpital va tomber », a dit le ministre de la Santé qui annonce le déblocage d’une subvention spéciale de 500 millions de francs, et éventuellement l’effacement de la totalité de la dette de l’hôpital estimée à plus de 600 millions de francs.
« J’ai demandé au directeur de travailler avec la commission sur un plan de trésorerie, un plan d’utilisation de la ressource, pour validation avant d’engager les dépenses. Cela permettra d’aller dans le sens souhaité par l’hôpital de manière générale ».

En demandant au directeur de mettre en place un plan d’utilisation des ressources allouées, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé une autre rencontre pour aujourd’hui (jeudi) autour du réaménagement budgétaire avec le président de la Commission médicale (Pcm), la directrice des Etablissements de santé, entre autres. Une réunion qui lui permettra de proposer au chef de l’Etat une nouvelle allocation budgétaire pour un « endettement zéro ».

Le ministre de la Santé estime que c’est ce qui permettra de se projeter, et donc de partir sur de nouvelles bases. Toutefois, a-t-il souligné, cette réallocation doit tenir compte de la finalisation des travaux en cours. Parce que, dit-il, « si on éponge la dette sans tenir compte de la finalisation des travaux en cours, on va dans un vague garage. On s’arrête mais on n’avance plus ». En termes clairs, il demande aux concernés de ne pas ouvrir de nouveaux chantiers « si ce n’est pas un chantier urgent ».

Par ailleurs et parlant des questions conjoncturelles, Abdoulaye Diouf Sarr indique que le projet d’entreprise de l’hôpital Aristide Le Dantec est toujours en vigueur. Le plan d’établissement est donc toujours d’actualité, rapporte Le Témoin.

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