D’après « Le Figaro », la Société de pathologie infectieuse de langue française a déposé plainte en juillet contre le très médiatique professeur marseillais, du fait de son attitude au plus fort de la crise du coronavirus.

Parmi ses pairs, il en a agacé plus d’un. Au plus fort de la crise du coronavirus, le professeur Didier Raoult a émergé comme une figure singulière et une voix dissonante par rapport au reste de la communauté médicale. Notamment par sa promotion pour le moins décriée du recours à l’hydroxychloroquine face à la maladie.

La preuve: ce mercredi 2 septembre, Le Figaro révèle qu’une plainte a été déposée au mois de juillet au conseil départemental des Bouches-du-Rhône de l’Ordre des médecins contre le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille. C’est la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) qui est à l’origine de cette manœuvre, assurant que le chercheur a enfreint neuf articles du code de déontologie médicale.

Si la plainte aboutit, ce qui est relativement rare dans ce genre de cas, les sanctions peuvent aller d’un simple avertissement à une radiation totale de l’Ordre des médecins.

Fausses informations, mensonges et essais illégaux

Pour étayer cette plainte, la SPILF -qui regroupe 500 spécialistes des maladies infectieuses en son sein- liste les neuf manquements qu’elle a dénombrés. On y trouve notamment la promotion d’un traitement qui n’a pas démontré son efficacité, la réalisation d’essais cliniques dont la légalité reste à prouver ou encore la diffusion consciente de fausses informations au public.

Autant de chefs d’accusation sur lesquels l’Ordre devra se positionner, à partir des six pages d’arguments que lui a transmis la SPILF. On peut par exemple y lire, nous apprend toujours Le Figaro, que Didier Raoult a prescrit à foison un traitement à base d’hydroxychloroquine sans avoir la preuve de son efficacité et “en infraction avec les recommandations des autorités de santé”.

La société reproche également au professeur d’avoir manqué de prudence et de pondération dans ses propos en affirmant à moult reprises que l’épidémie était terminée, en particulier à Marseille, puis en mentant sciemment devant les députés à l’Assemblée nationale. Quant à ses essais cliniques jugés illégaux par les plaignants, une enquête de l’Agence du médicament est en cours pour déterminer ce qu’il en est réellement.

À l’heure actuelle, aucune étude scientifiquement approuvée n’est en mesure d’affirmer l’efficacité de la chloroquine contre le coronavirus. Pire pour le chercheur marseillais, les études et essais tendent à prouver l’inverse, c’est-à-dire qu’elle augmenterait la mortalité chez les personnes gravement atteintes.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici